Auteur Sujet: Ferenc Puskás  (Lu 6614 fois)

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Ferenc Puskás
« le: 17 novembre 2006, 19:40:56 »
Voila je rend ici un hommage à ce grand monsieur qui vient de s'éteindre à l'âge de 79 ans. Un petit hommage à ce Monsieur qui fît rêver les "Magiques Magyar" dans les années 50, et donna au Real ses preimères C1.

Séléctionné 84 fois avec les Magyars, il marque 83 buts avec eux...Il prendra vers la fin de sa carrière la nationalité Espagnole, son pays d'adoption ou il fut sélectionné 4 fois avec la Furia Roja.

 :)

Clubs:
Kijpest devenu Honved Budapest (1943-56) et Real Madrid (1958-66)

Palmarès:
- Médaille d'or aux JO de 1952 avec la Hongrie et finaliste de la Coupe du monde 1954.
- Coupe d'Europe des clubs champions (1959, 1960, 1966) avec le Real Madrid, Coupe intercontinentale (1960) et champion d'Espagne (1961, 1962, 1963, 1964, 1965, 1967)

Carrière d'entraîneur: Alicante (1969), Vancouver Royals (1969), San Francisco Gales (1969), Panathinaïkos Athènes (1970-74), Colo Colo (CHI/1974-76), Murcie (1977), AEK Athènes (1978-79), Al-Masri (EGY/1979-84), Sol de America (PAR/1985), Cerro Porteno (PAR/1986), FC Olimpia (PAR/1987), Panhellenic Melbourne (1988-91)

Palmarès: Finaliste de la Coupe d'Europe des clubs champions avec le Panathinaïkos (en tant qu'entraineur) (1971) (Perdue contre l'Ajax de JC justement)

Sélectionneur: Hongrie (avril à juillet 1993)

« Modifié: 17 novembre 2006, 19:45:42 par Vito »
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Re : Ferenc Puskás
« Réponse #1 le: 01 juin 2007, 12:47:26 »
Quelques anecdotes a son sujet :

"Suite à l'insurrection avortée d'octobre 1956 à Budapest, il refuse de rentrer en Hongrie avec le reste de l'équipe du Budapest Honvéd  : il écope, dès lors, d'une suspension d'un an et prend durant ce laps de temps plus de vingt kilos. Cela ne l'empêche pas de rejoindre le Real Madrid (qui lui faisait des offres depuis plusieurs années) et d'en devenir l'une des plus grandes légendes."


"Lors des discussions concernant son contrat d'entraineur au Panathinaïkos, Puskàs demande, en guise de boutade, combien il touchera s'il parvient en finale de coupe d'Europe. Les dirigeants grecs, le prenant au mot, ajoutent un paragraphe à son contrat lui promettant une énorme prime dans ce cas de figure. Il atteint la finale, perd mais touche sa prime."
(J'aime beaucoup celle la  :inlove:)


"Il déclara au soir de sa défaite en finale de coupe du monde «En six ans, nous n'avons perdu qu'un match mais c'était le plus important»."


Et une hommage avec un certain Angleterre/Hongrie  ;D

Le 25 novembre 1953 à Wembley, onze footballeurs hongrois viennent bousculer les certitudes footballistiques de l’orgueilleuse Angleterre. Le match du siècle annoncé se transforme en un cavalier seul qui fera date.
par Richard N., Xav73 - vendredi 17 novembre 2006
 
Jusqu’alors, la suprématie du football britannique ne faisait aucun doute. Bien sûr, la déroute du onze anglais lors de sa première participation à la Coupe du Monde, en 1950, laissait entrevoir les prémices d’un déclin. Mais lorsque l’équipe de Hongrie se rend le 25 novembre 1953 à Wembley, on doute que celle-ci fasse tomber l’Angleterre dans son jardin. Pourtant, cette Aranycsapat ("équipe en or" en magyar) est invaincue depuis 1950 (20 victoires en 24 matches...) et a remporté le tournoi olympique des Jeux d’Helsinki en 1952 au terme d’une épreuve qui signifiait encore quelque chose à l’époque. Les joueurs hongrois eux-même ont quelques doutes avant d’affronter l’Angleterre, selon Jenõ Buzánszky, l’arrière droit à vocation offensive de la Hongrie : "Avant cette rencontre, nous avions fait match nul 2-2 contre la Suède à Budapest. C’était très mauvais signe parce que nous pensions que les Scandinaves jouaient dans un style semblable à celui des Anglais. Il y avait énormément de tension dans l’équipe car nous pensions que l’équipe anglaise s’imposerait facilement à domicile".

Ce "Match du siècle" comme on aimait l’appeler à l’époque, avait été imaginé par Stanley Rous. Dès la fin des JO d’Helsinki, le secrétaire de la Fédération Anglaise avait envoyé une invitation à son homologue magyare, pour un rendez-vous qui excita les imaginations. Il devient d’ailleurs, dans l’esprit des sélectionneurs respectifs, l’objectif numéro un de la saison. Dès le mercredi précédent le match, la délégation hongroise quitta la gare de Budapest sous les acclamations de la foule. Après quarante heures de voyage, elle débarqua à Paris, gare de l’Est. Gusztáv Sebes, le sélectionneur hongrois, n’avait pas oublié qu’il fut ajusteur pendant six ans aux usines Renault de Billancourt. C’est avec plaisir qu’il renoua ses relations autour de la capitale française afin de préparer au mieux la rencontre. Le stade Marcel-Bec, dans une clairière de la forêt de Meudon, fut mis à sa disposition, et la pelouse tracée aux dimensions du stade de Wembley. Le lendemain, l’équipe hongroise y affronta les amateurs du C.O.Billancourt, le petit club de la Ligue de Paris où joua Sebes dans son jeune temps. L’objectif du sélectionneur hongrois était de faire en sorte que ses joueurs gardent l’habitude de marquer des buts. Devant 3.000 spectateurs émerveillés, les Magyars remportèrent la rencontre 18-1.

Le dimanche, trois jours avant le match, la délégation traversa la Manche puis fut accueillie à Victoria Station par quelques deux mille anglais aussi curieux qu’enthousiastes. L’équipe fut ensuite installée au Cumberland Hôtel où rôdait nombre de journalistes et de photographes, attentions à l’époque plutôt rares envers des footballeurs étrangers. Le lundi, Gusztáv Sebes dirigea le premier entraînement de son équipe à Craven Cottage, le stade de Fulham. Un jeune joueur local les suivit avec attention, un certain Bobby Robson : "La première chose qui m’a frappé lors de cette séance d’entrainement, c’est le les Hongrois avaient chacun un ballon. Nous, si on en avait demandé un, le coach nous aurait répondu qu’on en aurait un le jour du match."

L’Angleterre, de son coté, n’avait pas trop d’inquiétudes sur l’issue du match. Le onze de Walter Winterbottom avait pourtant été rudement mis à l’épreuve le mois précédent par une sélection du Reste du Monde qui lui arracha un spectaculaire score nul : 4-4. Mais la Hongrie, si elle suscita la curiosité, n’inquiétait pas grand monde, à l’image de ce chroniqueur du Evening News : "N’oublions pas que les Hongrois sont des amateurs, alors que nos joueurs sont des professionnels qui s’entraînent tous les jours. Nous devrions l’emporter 3-1"

Le matin du match, les Hongrois vont se promener à Hyde Park, avant de prendre leur collation à dix heures et demi. Le début du match est prévu à 14 heures 15. Leur inquiétude reste très mesurée. Le capitaine Ferenc Puskás déclare crânement : "Nous pouvons gagner si nous savons tirer parti de notre plus grande vitesse et si nous tenons bon pendant une heure et demi". Depuis le titre olympique, le onze hongrois n’a quasiment pas changé. Entre les héros d’Helsinki et le onze de Wembley, seul Budai a remplacé Palotas comme arrière droit. A l’heure du match, il fait un temps froid et brumeux au dessus de Londres. Tandis que la Royal Air Force tente de distraire les cent mille spectateurs de l’Empire Stadium, les joueurs hongrois échangent quelques ballons sous les yeux de Bobby Robson : "On les a vu venir s’échauffer et frapper au but. Un type à coté de moi s’est esclaffé : Ils vont être sur les genoux avant même que ça commence, pensait-il. A cette époque, aucune équipe chez nous ne s’échauffait..."

A 14 heures, les deux équipes entrent sur le terrain. Billy Wright, le capitaine de l’équipe anglaise, raconte : "Lorsque nous avons pénétré sur la pelouse de Wembley cette après-midi-là, aux côtés de nos adversaires, j’ai regardé le sol et j’ai remarqué que les Hongrois avaient des crampons étranges et légers, découpés comme des chaussons au niveau de la cheville. Je me suis retourné vers Stan Mortenson et je lui ai dit : ’Ça devrait aller, Stan, ils n’ont même pas l’équipement adéquat’". Il se dit même qu’à l’échauffement, un autre joueur aurait observé Ferenc Puskás et rigolé avec ses coéquipiers : "Regardez le petit gros là-bas. On va les massacrer".  :inlove:

Dès la première minute de jeu, Nándor Hidegkúti trouve le chemin des filets adverses. L’attaquant du MTK Hungária récupère un ballon de József Bozsik et s’en va tromper Gil Merrick de l’entrée de la surface de réparation. Malgré cette entame plutôt manquée, les Anglais réagissent dès la 13’minute de jeu par l’intermédiaire de Jackie Sewell. Bien lancé par Stan Mortensen, le joueur de Sheffield Wednesday ajuste Grosics d’une frappe croisée. Un répit de courte durée. A la 20’minute, Hidegkúti marque son deuxième but. C’est alors qu’un silence de plomb s’abat sur Wembley. La foule semble avoir compris, avant ses joueurs, que le "Match du Siècle" ne serait finalement qu’un cavalier seul hongrois. Il ne lui restait plus qu’à admirer cette formidable équipe magyare, l’élégance de Kocsis, la vitesse de Puskás, la promptitude de Czibor, la finesse de Bozsik, l’efficacité de Hidegkúti... "C’était effrayant, plaidera Billy Wright. Ils faisaient des choses avec la balle que nous n’avions jamais vu auparavant. Et nous, nous étions là, impuissants... »

Trois minutes à peine, puis Puskás alourdit la marque d’un superbe but : Un centre de Czibor trouve le Major Galopant au second poteau. D’un superbe geste technique (un « rateau » dirait-on aujourd’hui), ce dernier se débarrasse de Wright et ajuste le gardien anglais. "Il pensait que j’allais prendre l’intérieur", déclara par la suite Puskás. "Si je l’avais fait, il m’aurait expédié, le ballon et moi, hors du terrain et dans les tribunes. J’ai donc ramené le ballon de mon crampon gauche et je l’ai envoyé au fond des filets". Ce but permit à Puskás d’acquérir une notoriété internationale. Le commentateur radio hongrois György Szepesi suggéra que l’on installe une plaque à Wembley afin de commémorer ce râteau. Dans le Times, Geoffrey Green, décrivit Wright était comme "une pompe à incendie allant au mauvais feu". Les Anglais chancellent et les choses empirent encore lorsqu’un coup franc de József Bozsik trouve Puskás, lequel trompe à nouveau l’infortuné Merrick. Stan Mortenson réduit le score avant la pause. 4-2 à la mi-temps, l’Angleterre semble s’acheminer vers sa première défaite à domicile face à une nation du continent.

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Re : Ferenc Puskás
« Réponse #2 le: 01 juin 2007, 12:47:57 »
Et si les hommes de Winterbottom se font encore quelques illusions sur un éventuel retour, celles-ci s’envolent au retour sur le terrain. József Bozsik trouve la lucarne anglaise d’une frappe à l’entrée de la surface de réparation avant que ce diable d’Hidegkúti ne réalise le triplé en reprenant de volée un centre enveloppé de Puskás. 6 à 2 ! Les Anglais réussissent à sauver ce qui peut l’être encore sur un penalty de Alf Ramsey. 6-3 peu avant l’heure de jeu, plus rien ne sera marqué ensuite. Mais l’essentiel est là : la Hongrie vient de réaliser l’exploit de battre l’Angleterre à domicile, à Wembley. Et encore battre est un mot généreux pour la sélection anglaise. Oubliez le score, il est flatteur pour les Anglais. La Hongrie à tiré 35 fois au but contre 5 pour les Anglais. Lorsque Monsieur Horn, l’arbitre néerlandais, siffle la fin du match, les joueurs hongrois lèvent timidement les bras, sans doute peu conscients de l’impact de leur performance. Les deux équipes se mettent ensuite au garde-à-vous pour un God Save the Queen sans entrain. En sortant des vestiaires, Gusztáv Sebes estime que la victoire a été trop large, trop facile.

"Une nouvelle conception du football est née" n’hésite pas à titrer dès le lendemain le très respecté Times, qui ajoute : "Les Hongrois ont varié leur jeu avec l’habileté et la rapidité d’un violoniste maniant son archet". Geoffrey Green pour sa part écrit que "les Anglais sont devenus des étrangers dans un monde étrange, un monde où s’agitent des fantômes rouges. Car c’est bien à cela que ressemblaient, dans leurs maillots rouges vifs, les Hongrois avec leur vitesse effrayante, leur technique surnaturelle et leur efficacité venue d’ailleurs". La différence entre les deux équipes sur le terrain était flagrante. Comme le racontera Sir Tom Finney, légendaire ailier anglais qui avait suivi la rencontre depuis les tribunes : "C’était comme un cheval de course contre un cheval de trait. C’est une équipe merveilleuse à regarder avec des schémas tactiques que je n’avais jamais vus auparavant. [...] Je suis reparti en me demandant ce que nous avions pu faire au cours de toutes ces années". La conclusion tactique revient à Sir Bobby Robson, observateur privilégié de cette rencontre pas comme les autres : "Pendant trop longtemps, le football anglais s’était laissé aller à un complexe de supériorité paralysant. Cette défaite a révolutionné le football anglais. Les Hongrois ont joué dans un dispositif tactique jusque-là inconnu : le 4-2-4. Leur avant-centre évoluait en profondeur à près de tente mètres du demi-centre anglais. Mais c’est avant tout leur travail collectif qui a été impressionnant, et les voir déstabiliser complètement l’équipe d’Angleterre m’a profondément marqué. Cela a accru mon intérêt pour le travail d’entraîneur". En quatre-vingt minutes, le WM venait de prendre vingt ans...

Suite au naufrage, six joueurs de l’équipe anglaise ne revêtiront plus le maillot blanc : Harry Johnston, Alf Ramsey, Bill Eckersley, Eddie Taylor, Stan Mortensen et George Robb. En Hongrie, la victoire sera accueillie avec un tel enthousiasme que les postes locales émettront un timbre souvenir. Six mois plus tard, le 23 mai 1954, la Hongrie accueillera l’Angleterre au Népstadion de Budapest pour une revanche. Une rencontre qui tournera de nouveau à la déroute anglaise, avec un score encore plus terrible : 7-1. On connait le destin de l’Aranycsapat, qui jusqu’en 1956 ne perdra aucun match sauf un : la finale de la Coupe du Monde. Grande favorite du tournoi en 1954, elle s’inclinera un triste après-midi à Berne face à l’Allemagne après avoir mené 2-0. Peut-être l’équipe hongroise a-t-elle été piégée à son tour par un complexe de supériorité. Deux ans plus tard, les chars russes débarqueront à Budapest pour mater l’insurrection. La plupart des vedettes sont alors en tournée dans les pays de l’ouest avec le club du Honvéd. Certains retourneront au pays, d’autres (Puskás, Czibor, Kocsis...) choisiront l’exil. La plus grande équipe de l’histoire a rendu les armes face à un adversaire plus grand qu’elle : l’Histoire.



Source : Kicknrush

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Re : Re : Ferenc Puskás
« Réponse #3 le: 01 juin 2007, 21:04:14 »
Lorsque Monsieur Horn, l’arbitre néerlandais, siffle la fin du match, les joueurs hongrois lèvent timidement les bras, sans doute peu conscients de l’impact de leur performance.

Tiens, Leo Horn traînait encore par là... C'est parait-il le plus grand arbitre néerlandais de l'histoire. Il était aussi accessoirement un grand supporter de l'Ajax...  :ajax:

Sinon, merci pour cette saine lecture.  :yep:
"Dites 33."