Prochain adversaire européen de l'Ajax , la Fiorentina est un club qui fuit les préceptes de catenaccio. Pour ce club à l’histoire atypique, il n’y a qu’un crédo : l’attaque pour ne rien regretter. Tiens , ça me rappelle une équipe...
L’Italie des supporters fait souvent mauvaise figure dans la presse et les médias : émeutes, rixes, passages à tabac, racisme latent voir carrément explicite, meurtre… Ces dernières saisons le mot Tifosi devenait un pléonasme de hooligan. Pourtant, il existe encore des ilots de paix et même de fair-play. Florence et sa douceur en sont. La saison passée alors qu’il recevait les Glasgow Rangers en demi-finale de la Coupe de l’UEFA, les supporters de la Fiorentina ont réservé aux Ecossais un accueil mémorable et une ovation à leurs joueurs pour leur héroïsme alors même qu’il venait de sortir leurs favoris.
C’est donc ce club paradoxale que les Ajacieds vont affronter en UEFA, un club cabossé, malmené qu’il fut par l’histoire et les événements. Pourtant, cette Fiorentina qu’on a cru cent fois morte est toujours vivante et même dans une forme étincelante pour une quasi rescapée. Fondée jadis, par la haute société florentine, la Viola a changé plusieurs fois de nom comme de couleur au gré des fusions, du pouvoir et des soubresauts. On la classe souvent comme un grand club Italien et pourtant son aura est inversement proportionnelle à son palmarès qui ne compte que deux titres de champion d’Italie (dans les années 50 et 60), une coupe des coupes en 1961 et six coupes d’Italie. Bref, un palmarès qui ressemble furieusement à celui du PSG en France, mais qui est loin de grands de la péninsule que sont la Juventus, l’AC Milan, l’Inter voir même la Roma ou la Lazio.
Souvent placée, rarement gagnante, la Fiorentina est toutefois un club majeur. Son histoire et les joueurs qui s’y sont révélés en font un grand. Car le simple mot Fiorentina renvoi au beau jeu et aux artistes qui s’y sont succédés. Sans remonter bien loin on se rappellera des Baggio (surement le plus grand footballeur Italien de l’histoire), Laudrup, Rui Costa, Edumundo, Toni et surtout Batistuta dit Batigol qui terrorisa les arrières gardes transalpines durant plusieurs années. La Fiorentina s’est toujours plu à cultiver cette image de football chatoyant fut-il souvent perdant.
Aujourd’hui, l’équipe entrainée par Prandelli perpétue cette tradition avec Gilardino ou Mutu. Prenant tous les risques, la Fiorentina préfère souvent jouer la gagne quitte à perdre plutôt que de jouer le 0-0- sécuritaire. Cela donne d’ailleurs des rencontres assez enlevées comme face à l’OL (2-2) ou plus récemment face à l’Udinese (4-2) et ce, bien que la défense tienne bien le coup cette années (12 buts encaissés en championnat). Comme quoi, la Fiorentina sait surprendre par son côté fantasque et sa rigueur.
Mais la Fiorentina a aussi su surprendre dans le mauvais sens du terme dans l’histoire. En effet, le club toscan a été mêlé à plusieurs reprises à « des affaires » durant son histoire. La première remonte a bien loin et trouve racine dans une probable tentative de corruption de la Savoia face aux Florentins qui avaient refusé l’arrangement mais ne l’avaient pas dénoncé. Les dirigeants de la Fiorentina seront exclus pour cette affaire assez sombre. En 1990, le club joue et perd une finale de coupe de l’UEFA face à la Juventus. Sauf qu’entre le match aller et celui du retour, la star de la Fiorentina Baggio est transféré pour la saison suivante à la…Juventus ! Un procédé assez étrange et peu du gout des supporters qui obligeront les dirigeants à prendre la porte. Enfin, en 2006 les Florentins sont impliqués dans le « Moggi Gate ». Après diverses remises de peine, le club écope finalement de 15 points de pénalités et parvient à se sauver en Série A. Une affaire trouble qui brouille un peu plus l’image du club.
Surprendre, heureusement la Fiorentina a aussi jalonné son histoire de beaux contes. En 2002, le club est tellement à la ruine que son inscription en Série A lui est refusée. En réalité le mal est profond et les Toscans déposent le bilan si bien que c’est un club appelé Fiorentina Viola qui repart en Série C2 avec comme figure de proue l’inusable Di Livio. Patiemment, la Fiorentina va remonter les échelons et retrouver son standing passé dès la saison 2005-2006. Une sorte de miracle pour les Violets qui rachèteront des droits de leur nom peu après. Le miracle va décidemment bien à la Fiorentina et surtout à son coach, lui qui avait abandonné l’AS Roma pour prendre soin de sa femme, malade, en 2004. On pensait qu’il ne reviendrait jamais sur un banc. Et pourtant, il ne pouvait atterrir qu’à Florence, là où le miracle est permanent.
Et en 16èmes face à l'Ajax ?
Effectif :
Gardiens:
-Vlada Avramov
-Sébastien Frey
-Marco Storari
-Edoardo Pazzagli
Défenseurs :
-Dario Dainelli
-Alessandro Gamberini
-Per Krøldrup
-Ondřej Mazuch
-Manuel Pasqual
-Massimiliano Tagliani
-Juan Manuel Vargas
-Manuel da Costa
-Gianluca Comotto
-Luciano Zauri
Milieux :
-Marco Donadel
-Massimo Gobbi
-Jan Hable
-Martin Jørgensen
-Zdravko Kuzmanović
-Riccardo Montolivo
-Mario Alberto Santana
-Franco Semioli
-Felipe Melo
-Nikola Gulan
-Papa Waigo N'Diaye
-Pape Moussa Diakhatè
-Sergio Almiron
Attaquants :
-Adrian Mutu
-Pablo Daniel Osvaldo
-Giampaolo Pazzini
-Jefferson
-Stevan Jovetic
-Alberto Gilardino
Coach: Cesare Prandelli
A ma connaissance, seuls deux ex-ajacieds (dont les initiales sont les mêmes) ont porté les couleurs de la Fiorentina :
-Brian Laudrup (92-93)
-Bogdan Lobont (05-07)
