Barthez en prend presque pour 6 mois
La Commission supérieure d'appel de la FFF a infligé à Fabien Barthez une suspension ferme jusqu'au 31 décembre 2005, mais cette sanction pourra être levée le samedi 15 octobre 2005 à la condition qu'il accomplisse, avant cette date, dix activités d'intérêt général au bénéfice du football amateur. Ces actions seront déterminées et contrôlées par la Ligue Fédérale du Football Amateur (LFFA) après accord du conseil fédéral de la FFF. C'est une sanction beaucoup plus lourde que les six mois dont trois avec sursis que lui avait infligée la commission de discipline il y a trois semaines, pour son crachat sur l'arbitre marocain Abdellah El-Achiri, le 12 février dernier.
Avec cette décision, la suspension ferme minimale de Fabien Barthez sera de cinq mois et vingt jours, puisqu'il purge sa sanction depuis le 25 avril. La commission supérieure d'appel se situe tout près des six mois incompressibles redoutés par le gardien de l'OM et des Bleus. Cette décision compromet ses chances de disputer les quatre derniers matches de l'équipe de France sur la route de la Coupe du monde 2006, ceux-ci étant programmés les 3 et 7 septembre, puis les 8 et 12 octobre. Elles lui feront aussi manquer aux moins dix journées de Championnat avec l'Olympique de Marseille la saison prochaine, en plus des trois dernières cette saison, sans oublier deux à quatre matches de Coupe d'Europe si le club phocéen se qualifie pour la Coupe de l'UEFA ou la Ligue des champions.
Escalettes : « une sorte de satisfaction »
«C'est une sanction inacceptable, a immédiatement réagi Me Philippe Pech de Laclause, avocat du joueur. Je viens de parler avec Fabien et je peux vous dire qu'il est excessivement déçu par sa Fédération. Il faut savoir que Fabien s'y attendait un petit peu quand il a vu que le président de la Commission avait vu un match "sympa et agréable", a-t-il poursuivi en référence au WAC - Marseille interrompu du 12 février. Il a alors compris qu'il n'aurait aucune circonstance atténuante.» L'avocat de Barthez a confié qu'il allait s'entretenir avec Me Abega, avocat de l'OM, pour déterminer les mesures à envisager. Barthez et son avocat ont d'ores et déjà rendez-vous le 20 mai avec des dirigeants du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qu'ils avaient saisi de l'affaire.
Le président de la FFF, Jean-Pierre Escalettes, à l'origine de l'appel, a pris la parole pour une courte déclaration. «Ne comptez pas sur moi pour commenter une décision de justice, a-t-il attaqué d'emblée. Ce n'est ni mon devoir ni mon droit. La commission a repris l'affaire de zéro et l'a étudiée avec beaucoup de sérieux. Elle a jugé que la faute de Barthez méritait une sanction jusqu'au 31 décembre. Considérant le devoir d'exemplarité d'un joueur de son niveau et la nouvelle loi sur le sport, elle a décidé que cette suspension pourrait être levée le 15 octobre (...) au bénéfice du football de base (...), dont tous les footballeurs sont issus».
Barthez continuera quoiqu'il arrive
Il a fait valoir «une sorte de satisfaction au niveau de la philosophie». Elle se résume en deux idées simples : «Tout homme peut faire une bêtise et mérite sanction. Mais tout homme (...) peut aussi faire des erreurs et peut se racheter». Barthez ne dit pas le contraire. Contrairement à de précédentes déclarations, il a assuré qu'il continuerait sa carrière quoiqu'il arrive jusqu'à l'issue de la saison 2005/2006, c'est-à-dire jusqu'à la Coupe du monde 2006. «Je ne suis pas contre les travaux d'intérêt général, au contraire, j'accepte», a indiqué Barthez à Radio France. Mais il a néanmoins précisé: «Je vais bien me poser, faire le point. On verra par la suite. C'est le principe, c'est la forme. Je trouve que ma fédération a vraiment été très dure».