Auteur Sujet: Marseille et ses pratiques louches...  (Lu 12796 fois)

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Hors ligne edouard

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Marseille et ses pratiques louches...
« le: 21 janvier 2006, 20:54:27 »
il y a le marseillais qui sort son bouquin et qui bave severe sur les pratique de dopage et notamment avant la finale contre milan en 93  ::) le meme milan qui via son president demande une enquete a la fifa :angel:....mais par contre quand la juve est pris aussi en flagrand delit et nous vole la CL en 96 >:( les ritals il oublie d'ouvrir leur gueule...

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Re : dopage
« Réponse #1 le: 21 janvier 2006, 20:56:19 »
messieurs de l'uefa n'oubliez pas de condamner la juve si vous devez reagir sur l'affaire marseille milan  :calme:

Hors ligne joh

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Re : dopage
« Réponse #2 le: 22 janvier 2006, 13:56:42 »
ce que dit Eydelie doit etre encore en dessous de la vérité ... dopage, corruption, magouilles, chantage .. je deteste ce putain de club de Marseille et ca va pas changer avec cette interview

Hors ligne Sven

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Re: dopage
« Réponse #3 le: 22 janvier 2006, 19:13:48 »
Moi j'aime bien l'OM ça me rappéle Pythèas.
"Mais bien sur..."

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Re : l'OM le club de la honte
« Réponse #5 le: 23 janvier 2006, 14:07:38 »
Foot - VA-OM : 12 ans après, Eydelie dit tout

Impliqué dans l'affaire VA-OM, qui a secoué le football français au lendemain de la première Ligue des champions remporté par un club français le 26 mai 1993, Jean-Jacques Eydelie se confie dans L'Equipe Magazine à paraître samedi. Après 12 années de silence, l'ancien joueur professionnel oublié de tous a décidé de tout révéler dans un livre qui sortira le 1er mars. De la corruption au dopage en passant par la vérité sur l'Affaire, il dresse un portait affligeant du monde pro qu'il a longtemps côtoyé.

«Si j'avais su, jamais je n'aurais fait cela. Parce qu'une victoire, même prestigieuse, ne justifie pas que tu mettes en péril ta vie et celle des tiens.» Le témoignage est poignant. Rejeté de tous, Jean-Jacques Eydelie vit, ou survit dans un meublé de Charentes-Maritime. Sans emploi, l'un des principaux acteurs d'Affaire OM-VA ne voit pas le bout du tunnel dans lequel il s'est trouvé plongé le 26 juin 1993. Un mois après le sacre de Munich, le Marseillais était mis en examen à l'instar de son ami Christophe Robert, joueur de Valenciennes. Ce dernier était chargé de faire lever le pied à ses coéquipiers. Eydelie devait servir d'intermédiaire. Déjà qualifié pour la finale de la Ligue des champions, l'OM voulait négocier au mieux sa sortie à Valenciennes. Les responsables de l'OM avaient pris les devants.

Convoqué en compagnie de deux coéquipiers lors d'une réception sur le yacht de Bernard Tapie, Eydelie n'a pas oublié le discours présidentiel : « Qui pouvait douter à ce moment-là que nous allions acheter le match ? Il fallait être con pour ne pas avoir compris ça », confie-t-il. Mais ses illusions s'étaient envolées depuis longtemps : « Pour les dirigeants de l'OM, tricher était devenu une seconde nature. Il fallait que les choses leur échappent le moins possible, analyse-t-il. Pendant des années, quasiment tous les joueurs à l'OM avaient participé à des arrangements de match.»

Dans ce livre qui devrait faire des vagues et révéler des secrets de Polichinelle, Jean-Jacques Eydelie aborde le problème du dopage. «Je l'ai vu dans tous les clubs où je suis passé, sauf à Bastia » déclare-t-il sans égard. Douze ans après Munich, il n'a pas oublié ce match particulier à tous les niveaux : « C'est la seule fois que j'ai accepté de prendre un produit», explique-t-il après avoir décrit la séance obligatoire de piqûre. Selon lui, seul Rudi Völler aurait refusé. « Pendant la partie, je me suis senti différent de d'habitude (...) Sur les efforts intenses, mon corps ne réagissait pas de la façon habituelle. Je ne sais pas ce qui s'est passé au niveau de mon métabolisme, mais ce produit m'a plus gêné, inhibé qu'autre chose. C'est la seule fois que j'ai accepté de prendre un produit.» Ceux qui avaient oublié l'existence de Jean-Jacques Eydelie, et ils sont nombreux, devraient retrouver un brin de mémoire à la lecture de ce témoignagne.

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Re : l'OM le club de la honte
« Réponse #6 le: 23 janvier 2006, 14:09:39 »
A lire dans l'équipe mag :

"Les arrangements de l'affaire VA-OM, je les ai subis l'année où j'étais à Nantes". Un joueur très important de l'OM m'a appelé et m'a dit : je sais que l'année prochaine, tu es marseillais, cela serait bien pour que pour ce match, tu nous aides..."

"Ensuite, un dirigeant m'a appelé et m'a dit. Si Marseille gagne, tu touches 300 000 francs, somme qui m'a été versé trois mois après mon arrivée à l'OM en tant que prime exceptionnelle".

"Contre le CSKA Moscou, j'ai vu les médecins de l'OM récupérés les packs d'eau des joueurs russes. Ils se sont servis d'une seringue pour injecter un produit dans l'eau".

"Un mois avant la finale, Tapie m'a emmené sur le Phocéa avec Deschamps et un autre international. Il nous a dit : bon les gars, avant Milan, inutile de prendre des risques à Valznciennes. Il va falloir que vous contactiez les joueurs que vous connaisssiez bien pour éviter les blessures. Ensuite, il nous a briéfés sur la déconvenue des Stéphanois, cassés à Nîmes avant la finale de Glasgow".

"J'ai téléphoné à Robert, Burruchaga et Glasmann. Le dernier a refusé et Bernés l'a rappelé et lui a dit. De toute façon, tu va perdre demain, alors autant le faire avec vingt boulettes que zéro. Et puis, si tu acceptes, l'année prochaine, on te trouve un club de Ligue 1. A Martigues par exemple".

"Aujourd'hui, j'ai honte. Je suis le paria. Quand je vois que Bernès est agent, que Tapie fait du théatre, du cinéma, et des émissions, que mes coéquipiers de l'époque ont remporté d'autres titres, alors qu'ils étaient au courant aussi, j'ai vraiment honte".

Jean- JACQUES EYDELIE

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Re : l'OM le club de la honte
« Réponse #7 le: 23 janvier 2006, 14:15:04 »

UN RÈGNE MOUVEMENTÉ
dimanche 22 janvier 2006

Bien avant l'affaire VA-OM, la présidence de Bernard Tapie aura été marquée par les soupçons, les rumeurs, les accusations et les révélations. Inventaire de quelques péripéties plus ou moins drôles...


Faute de certitudes – mais pas de présomptions – chacun se fera sa propre idée de l'ère Tapie, selon qu'il considère que l'affaire VA-OM n'a été qu'un dérapage isolé, ou bien l'ultime épisode d'un système impliquant que "pour les dirigeants de l'OM, tricher était devenu une seconde nature", selon le mot de Jean-Jacques Eydelie.


15 décembre 1988. À la mi-temps de Nice-OM, les numéros 6 et 3 marseillais sont tirés au sort pour le contrôle antidopage. Papin (n°9) et Thys (n°2) se présentent au terme de la rencontre. Germain (n°6) et Di Meco (n°3) ont été remplacés bien avant le coup de sifflet final et ont quitté le stade... Avec une ligne de défense originale (ils prétendant avoir lu les numéros tirés au sort à l'envers), les dirigeants et joueurs phocéens s'en tirent en appel, contre une rallonge de l'amende.

20 mai 1989. Pendant que l'OM bat Auxerre 2 à 1, Lens, bon dernier de D1 (3 victoires pour 27 défaites), offre le titre aux Marseillais en tenant en échec le PSG (0-0). Les jours suivants, les Parisiens dénoncent le versement de primes par l'OM aux Lensois afin de les "sensibiliser" aux enjeux de cette rencontre.

18 octobre 1989. OM-AEK Athènes. Selon l'imprésario Ljubomir Barin, Jean-Pierre Bernès l'a chargé d'acheter les joueurs de l'AEK pour leur réception au Vélodrome. Les Grecs dans la combine devaient entrer sur le terrain avec les chaussettes baissées, mais l'arbitre leur ayant fait remonter dans le couloir des vestiaires, "Tapie est entré dans une rage noire", racontera Barin au juge Philippon, dans le cadre de l'instruction sur le procès des comptes de l'OM (en 1997, portant sur la période 1987-1990).

21 octobre 1989. Le Girondin Didier Sénac fait état à son capitaine Patrick Battiston d'un coup de fil de son ami Philippe Vercruysse, avant le match Bordeaux-OM (3-0), l'invitant à provoquer un penalty sur Jean-Pierre Papin, contre une somme de 200 ou 500.000 francs (Sénac ne se souvient plus). Les deux joueurs concernés évoqueront ensuite une "plaisanterie" sans conséquence, et la Commission nationale de discipline ne donnera pas suite.

11 novembre 1989. Caen-OM (0-2). Jean-François Domergue, manager du SM Caen, admet avoir reçu, à deux reprises, des propositions de Jean-Pierre Bernès lui proposant 500.000 francs en échange d'une mauvaise prestation du gardien Philippe Montanier. Domergue affirmera à la CND qu'il n'a pas pris au sérieux "ces propos énoncés avec sourire et ironie".

25 avril 1990. ASSE-OM (0-0). Quelques jours après le match, Claude Bez remet à la Commission nationale de discipline l'enregistrement (qu'il dit avoir acheté à des inconnus à l'aéroport de Marseille) d'une conversation téléphonique au cours de laquelle Bernard Tapie demanderait à Jean-Pierre Bernès d'intervenir auprès de Laurent Fournier afin qu'il ne joue pas à 100% de ses moyens. Deux mois plus tard, Fournier est transféré à Marseille. Faute de pouvoir identifier l'authenticité de la bande, la CND classe l'affaire.

24 mars 1990. Stade brestois-OM (2-1). Le président breton, François Yvinec, certifie que son attaquant Roberto Cabanas a reçu, la veille du match, un appel de l'agent Manuel Garcia, lui suggérant de simuler une blessure au bout d'un quart d'heure. Auteur des deux buts de son équipe, Cabanas dira n'avoir pas tenu compte de cette sollicitation.

6 novembre 1990. OM-Lech Poznan (6-0). Après le carton de l'OM en huitième de finale de C1, les dirigeants polonais affirment que leurs joueurs ont été drogués en buvant du jus d’orange au cours de leur séjour marseillais.

6 avril 1991. Spartak Moscou-OM (0-3). En enquêtant sur les comptes de l'OM quelques années après les faits, le juge Philippon découvre qu'avant la demi-finale de la C1 contre le Spartak Moscou, Jean-Pierre Bernès a demandé à l'homme d'affaires Jean-Louis Haguenauer (ami de Manuel Amoros et dirigeant d'une société d'import-export à Moscou) d'organiser la corruption des joueurs moscovites via des intermédiaires de sa connaissance (dont Vaguiz Khidiatouline, ancien joueur du TFC). L'OM l'emporte sur trois monumentales erreurs des défenseurs. Deux mois plus tard, 375.000 dollars sont versés par l'OM et aboutissent après un circuit complexe sur un compte dont est bénéficiaire Jean-Louis Haguenauer, lequel se chargera de la redistribution auprès des joueurs. La saison suivante, l'entraîneur du Spartak affirme que ses joueurs ont été achetés, mais après enquête, l'UEFA (qui n'entendra pas les joueurs) classe l'affaire.

15 décembre 1991. Les dirigeants rennais fulminent : leurs joueurs auraient bu du jus d’orange suspect dans leur hôtel marseillais… au point de s'endormir entre Marignane et Marseille.

7 mars 1992. L'OM bat Nantes à la Beaujoire. Jean-Jacques Eydelie affirme avoir été auparavant contacté par un joueur de l'OM lui déclarant "Je sais que, l'année prochaine, tu seras à Marseille, ce serait bien que, pour ce match-là, tu nous aides". Eydelie dit avoir refusé, mais tout de même touché une "prime exceptionnelle" de 300.000 francs (en raison de la victoire marseillaise) quelques semaines après son arrivée à Marseille.

17 mars 1993. OM-CSKA Moscou (6-0). Guennadi Kostiliev, l'entraîneur russe, affirme que ses joueurs ont été malades en ingérant un thé frelaté et qu'il a reçu un appel téléphonique lui proposant de laisser filer le match en échange d'une forte somme d'argent. Plus tard, Kostiliev informera l'UEFA n'avoir jamais entendu parler de corruption autour du match perdu par son équipe au Vélodrome. Eydelie affirme qu'au match aller comme au match retour, les boissons des Moscovites ont été "trafiquées".

21 Avril 1993. Bruges-OM (0-1). Deux jours avant le match, l'OM transfère 311.000 dollars via un compte en Suisse, vers une banque bruxelloise, où un intermédiaire belge, Michel Tincler, retire la somme en liquide. Il reconnaîtra avoir agi sur demande d'Alain Laroche (directeur financier du club), pensant, selon ses dires, toucher un dessous-de-table pour une transaction immobilière.

20 décembre 2003. Croyant démentir les accusations de Waddle et Cascarino sur les pratiques pharmaceutiques de l'OM des années 90, Bernard Casoni déclare au Monde: "On nous appliquait dans le bas du dos un pistolet à air comprimé qui comprenait plusieurs fléchettes, quatre je crois. Le but était de stimuler les glandes surrénales qui sécrètent naturellement des hormones. C'était plus psychologique qu'autre chose : il suffisait que tu fasses un bon match pour que tu aies envie de recommencer".

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Re : l'OM le club de la honte
« Réponse #8 le: 23 janvier 2006, 14:18:22 »
le lien est là :

http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=2055&PHPSESSID=7f18a005f7c5297b48a9c8f7568d93ac

et



SOUS LE TAPIE

Jamel Attal - dimanche 22 janvier 2006

Faut-il s'étonner que la boue soit remuée quand elle n'a jamais été vraiment nettoyée? Les narines du football français n'ont pas fini d'être importunées par les remugles de l'ère Tapie...

user posted image

On pourra gloser sur les motivations qui ont poussé Jean-Jacques Eydelie, "petit télégraphiste puis lampiste" de l'affaire VA-OM selon le mot de L'Équipe magazine, à se confier à l'hebdomadaire pour décrire sans beaucoup de ménagement l'âge d'or de l'OM version Tapie. Certains verront dans ces aveux bien tardifs le fait d'une promotion opportunisme, à quelques semaines de la parution d'un livre de "confessions", profitant d'un parfum de scandale pourtant flétri. D'autres trouveront légitime ce sursaut de la part d'une victime de l'affaire, aujourd'hui rmiste obligé de loger en été dans un camping, qui regarde Bernard Tapie faire le beau au théâtre et sur les ondes. D'autres encore laisseront s'exprimer la classique paranoïa du supporter, ou bien sa vindicte, tout aussi ordinaire. Beaucoup, enfin, douteront de la crédibilité de ce témoignage dont les motivations (et celles de ceux qui le publient) sont inévitablement sujettes à caution.
Dans un sens ou dans l'autre, on passerait à côté de l'essentiel, qui touche justement aux raisons pour lesquelles cette affaire n'en finit pas d'empoisonner le football français, bien plus en cause dans son ensemble qu'un club particulier...


Une histoire racontée par ses cocus

L'affaire VA-OM avait en effet crevé un abcès, mais en ayant l'avantage paradoxal, pour ses principaux protagonistes, de limiter le "procès" (au sens large) à ce seul abcès... L'instruction puis les condamnations pénales ont suffi à établir des certitudes pour les faits concernés, et à mettre fin à l'empire de Tapie sur "son" club. Sans pour autant lever des doutes élargis, portés par un faisceau de soupçons (voir Un règne mouvementé), tant sous l'angle du dopage que sous celui de la corruption...

Le drame pour l'OM est que la période Tapie s'est achevée sur des faits de corruption de joueurs, et pas "seulement" sur des malversations financières, comme les ères Rocher et Bez. La banqueroute aurait inévitablement rattrapé le club, tôt ou tard – la cavalerie étant devenue un mode de gestion normal chez l'homme d'affaires –, et les autres dérives seraient très probablement restées occultées. Mais en faisant des victimes individuelles, dont Jean-Jacques Eydelie, l'histoire s'expose a être racontée par ses cocus. Inversement, quels anciens Stéphanois ou Bordelais auraient le moindre intérêt au déballage? Des joueurs marseillais de l'époque, ce ne sont évidemment pas les glorieux offusqués d'aujourd'hui (Di Meco, Desailly, Sauzée...) qui livreraient "gratuitement" des révélations ou confirmeraient celles des autres, quand eux-mêmes n'ont pas eu à endosser la moindre part de responsabilité. Certes, on leur doit la présomption d'innocence, mais l'innocence semble si peu probable quand elle se barde de tant d'hypocrisie... Quoi qu'il en soit, chacun touche les dividendes qu'il peut, et Eydelie ne peut capitaliser que sur sa propre disgrâce.
« Modifié: 23 janvier 2006, 14:20:12 par joh »

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Re : l'OM le club de la honte
« Réponse #9 le: 23 janvier 2006, 14:19:11 »
la suite :




Tout le monde sait, mais qui savait?

Il y a une certaine logique à ce que la période Tapie continue d'être traitée sur le mode du déballage rétrospectif, le témoignage de Jean-Jacques Eydelie n'étant pas le premier, et ne sera peut-être pas le dernier. Celui-ci n'apporte d'ailleurs pas beaucoup d'informations nouvelles, si ce n'est dans l'accusation que les démarches envers l'USVA, comme la plupart des autres approches de même nature ainsi que les présumés faits de dopage, étaient parfaitement connus de l'effectif. Mais Eydelie met justement le doigt sur un des pans que l'affaire avait opportunément laissé voilés : la mise en scène spectaculaire du feuilleton de l'été 93 et du procès de 95 avait en effet conservé une certaine pudeur en se gardant bien d'impliquer les "témoins".

Prenant le contre-pied, le témoignage publié samedi mêle dopage, corruption et "empoisonnement" des adversaires, décrit un système global endossé par des joueurs qui ne pouvaient l'ignorer et surtout, ne distingue plus la corruption de Valenciennes de tout ce qui a précédé. "Tous les joueurs de l'OM savaient. La plupart ont participé à des arrangements. En la fermant, j'ai respecté leur carrière (…) Pendant douze ans, j'ai tenu ma langue. Malgré les faits, les accusations, j'ai menti au juge et à la police. Je n'ai pas 'donné' Bernard Tapie ni qui que ce soit d'autre". L'entretien de Jean-Jacques Eydelie à L'Équipe magazine met principalement le doigt sur ce non-dit, même si Jean-Pierre Bernès avait déjà déclaré, à l'ouverture du procès en mars 1995, que "Tous les joueurs savaient que le match était arrangé, demandez à Desailly ou Deschamps".


Mauvaise conscience

L'éventuel verdict d'une omerta généralisée, à Marseille et bien au-delà, permettrait aujourd'hui de mieux mesurer à quel  point la révélation des dérives de Tapie n'a finalement tenu qu'au geste d'un seul homme, Jacques Glassman, avec pour principale conséquence pour lui d'avoir été vilipendé comme le traître. Est-ce ainsi qu'Eydelie, autre victime collatérale, sera désormais considéré maintenant qu'il a choisi de ne plus s'en tenir, comme à l'époque de l'instruction, à des aveux partiels qui eurent pour effet de protéger ses coéquipiers et (vainement) ses dirigeants? L'opprobre était circonscrite, pour ainsi dire, à des individus et des faits en nombre limité. Ceux qui avaient intérêt à voir Tapie débarrasser le plancher ont vu avec plaisir se réaliser leur v½u (en dépit des protections politiques du ministre de François Mitterrand, et de ses soutiens médiatiques – 1), sans devoir jeter le bébé avec l'eau du bain. Le football français s'en sortait, la tête basse, mais il s'en sortait. La valeur de symbole du titre européen de 1993 a favorisé la prescription tacite des faits, et l'inconscient hexagonal schizophrénique doit réussir l'exploit de distinguer deux événement distants de quelques jours, l'un porteur de honte, l'autre de gloire...

En réaction à ces nouveaux remous, une attitude s'impose donc sans surprise chez la plupart des acteurs du milieu, consistant à regretter cette réouverture de la boîte de Pandore et les effluves qui s'en échappent. Mais si la fosse septique continue d'empuantir, c'est bien parce qu'elle n'a jamais été purgée. Bien au-delà de Tapie et de l'OM de son mandat, c'est tout le football français qui a trempé dans ces eaux troubles. Pour chaque corrupteur, il faut bien un corrompu, et il est également difficile de croire que les Marseillais auraient été les seuls à s'adonner à un éventuel dopage. Devant une telle résistance, comment être persuadé que les choses ont vraiment changé? Lorsque l'ancien juge Éric Halphen, membre de la Commission d'éthique de la Ligue, affirme qu'il est persuadé que des rencontres continuent d'être arrangées, il est l'objet de mesures de censure et de la réprobation générale...


Tapie n'a pas changé

Quant à Tapie, sa réaction est sans surprise. Comme en 1993 (probablement l'année durant laquelle il aura le plus menti, jusqu'à la subornation de témoin - 2), il invoque la théorie du complot en parlant de "coup monté", "parce [qu'il revient] sur la scène publique". En bon égocentrique, il rapporte tout à lui-même, déclarant même que quand il était "dans le trou, on ne [l]'emmerdait pas". C'est faux, car il disait alors qu'on ne cherchait qu'à tirer sur une bête blessée. D'ailleurs, durant sa traversée du désert, c'est lui-même qui faisait le malin avec des anecdotes croustillantes, comme dans l'émission d'Ardisson sur Paris Première, racontant les prostituées qu'il lâchait dans les couloirs des hôtels (voir Cdf n°6)...
Sa mauvaise foi va assez loin, puisqu'il affirme catégoriquement que "de toute façon, dans le foot, le cyclisme ou n'importe quel autre sport, le dopage collectif est impossible". Nanard n'a retenu de l'affaire Festina et du procès de la Juventus que ce qu'il a voulu, et il se réfugie d'ailleurs derrière un argument que ni Richard Virenque ni Lance Armstrong ne réfuterait, en arguant que les contrôles antidopage de l'époque s'étaient révélés négatifs. Il annonce aussi une plainte pour diffamation dont on verra si elle a un lendemain.


À propos des variantes du palmarès marseillais (le club continuant à se créditer du titre de 1993, les instances ne présentant pas le même décompte), nous écrivions dans le n°22 des Cahiers que "c'est tout le football français, et pas seulement l'OM, qui porte la croix de 93 et qui souffre de refoulement". Aujourd'hui, pas grand monde n'a envie de connaître toute la vérité, préférant les vertus de l'amnistie à l'amertume des investigations rétrospectives. L'avenir dira si cette attitude s'avère finalement plus raisonnable et plus constructive, ou si, par la faute d'une histoire bien mal digérée, elle nous exposera à l'éternel retour du refoulé tout en laissant de nouveaux boulevards aux démagogues d'hier.




(1) Pour l'anecdote, rappelons que Tapie a eu tribune ouverte sur TF1 durant tout l'été 93. Il faut dire que le 1er juin de cette année-là, il annonçait que la chaîne entrait dans le capital de l'OM.

(2) Remarquons qu'Eydelie rapporte les propos de Bernard Tapie avant le déplacement à Valenciennes : "Tapie ne parlait que de Saint-Étienne, comment les Verts s'étaient fait fracasser à Nîmes quelques jours avant la finale de Glasgow". On se souvient que Tapie, au cours d'une instruction très médiatique, n'avait cessé de répéter qu'il n'y avait pas la moindre raison d'acheter un match contre l'un des derniers du championnat de France.

Hors ligne Cédric [AeF]

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Re : Marseille et ses pratiques louches...
« Réponse #10 le: 23 janvier 2006, 16:37:21 »
Pas la peine d'ouvrir deux sujets pour parler du même truc...

Sinon, voici une petite citation qui nous vient d'Italie :

Citer
"C'est dur de lire ce genre de choses et je suis certain que l'Union  européenne de football va ouvrir une enquête", avait réagi Adriano Galliani, vice-président du Milan AC. "Je suis choqué et j'ai trouvé ces propos dérangeants, avait-il poursuivi. Si ces allégations s'avèrent vraies, le résultat de ce match devrait être  invalidé". L'OM avait remporté la finale face au Milan AC (1-0).

Que dit-on du côté de Turin ?  ::)  >:(
"Dites 33."

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Re: Marseille et ses pratiques louches...
« Réponse #11 le: 23 janvier 2006, 18:43:35 »
Tapie a toujours été un pourri. Il a pas été ministre pour rien.  ;D

Cette histoire est bien regrettable et je peux dire qu'une chose: l'argent sali tout ce qu'il touche.
"Mais bien sur..."

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Re : Marseille et ses pratiques louches...
« Réponse #12 le: 23 janvier 2006, 19:38:01 »
milan fait pression sur l'uefa qui retire la CL de 93 à marseille
sur ce , l'ajax monte au creneau a son tour puis recupere la CL de 96 à la juve :party:. en voilà une sale histoire qui finirai bien n'est ce pas?

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Re: Marseille et ses pratiques louches...
« Réponse #13 le: 23 janvier 2006, 19:41:24 »
Je vois pas l'intérêt, je suis sur que les Milanais étaient chargés aussi.  :party:
"Mais bien sur..."

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Re : Marseille et ses pratiques louches...
« Réponse #14 le: 24 janvier 2006, 21:15:23 »
moi je vois qu'un seul interet :recuperez la 5 eme CL que la juve nous a volé car ils ont les moyens d'avoir de meilleur produits que nous :rire:
aller milan du nerf mettez la pression sur l'uefa
c'est la premiere fois que je soutient une action qui vient d'italie (sauf la periode avec v.basten rijkaard gullit)  :clap: