Dans l’histoire du football, nous pouvons trouver beaucoup de moments chargés d'émotion, mais il y a une histoire qui est certainement la plus terrible de toutes, celles dont les joueurs du Dinamo de Kiev furent les principaux acteurs, dans les années 40 en pleine occupation nazi.
Voici en forme d'hommage d’hommage, l’histoire des joueurs du Dinamo de Kiev qui ont donné une leçon de courage et d'honneur au monde entier.
Kiev, la capitale ukrainienne, tombe en septembre 1941 aux mains des allemands , trois mois après le début de l'opération «Barbarossa», l'invasion de l'URSS par le IIIe Reich. Un boulanger ukrainien Jozef Kurdik, supporter du Dinamo Kiev, reconstitue l'ossature de l'équipe dispersée par les combats et obtient de l'inscrire au championnat d'opérette créé par un collaborateur pour distraire les garnisons. L'équipe est composée de 8 joueurs du Dinamo ( Mykola Trusevych, Mikhail Svyridovskiy, Mykola Korotkykh, Oleksiy Klimenko, Fedir Tyutchev, Mikhail Putistin, Ivan Kuzmenko, Makar Honcharenko) , trois du Lokomotiv Kiev (Vladimir Balakin, Vasil Sukharev et Mikhail Melnyk) et prend le nom du FC Start.
En août 1942, le FC Start, dont la plupart des joueurs ont participé à la défense de la ville un an plus tôt, a déjà gagné sept matches consécutifs contre des équipes de soldats allemands, roumains et hongrois (sympathisants nazis).
Sourds aux menaces de la Gestapo, inquiète de l'écho populaire de cette forme de résistance, les Ukrainiens ridiculisent une équipe d'aviateurs de la Luftwaffe lors d'un huitième match pourtant truqué par l'officier SS désigné comme arbitre. Ce 9 août, le FC Start gagne, comme d'habitude, mais il défie aussi ouvertement l'occupant. Les joueurs refusent de rendre le salut nazi. Mieux, ou pire: alors que les ukrainiens mènent 5-3 à quelques minutes de la fin, le défenseur Oleksey Klimenko dribble le gardien allemand mais au lieu de pousser le ballon dans le but vide, lui tourne le dos et tire en direction du rond central ! Le pied de nez de trop. Klimenko se fait ensuite casser la jambe par un défenseur allemand alors que l'arbitre ne siffle même pas . Mais c'est trop tard , les soldats du Reich sont humiliés.
Sous divers prétextes - délinquance, sabotage, espionnage -, le onze ukrainien est raflé peu après un ultime succès. Un joueur meurt sous la torture. Trois autres, dont Klimenko, sont assassinés en février 1943 à Babi Yar, terrain d'exécution puis camp d'extermination où près de 100.000 civils, en majorité des Juifs de Kiev, sont massacrés en deux ans d'occupation. Trois autres joueurs s'évadent et se cachent jusqu'à la libération de la ville en novembre. Le sort du reste de l'équipe est inconnu. Une sculpture commémore ce «match de la mort» au Zenit Stadium de Kiev, rebaptisé Start Stadium en 1981. Il y est écrit sur une plaque : «Aux joueurs qui sont morts la tête haute devant l’envahisseur nazi».
En Ukraine, les joueurs du FC Start sont aujourd’hui des héros de la patrie et ils sont un exemple de courage. Leur histoire est toujours enseignée dans les écoles primaires du pays.
